

Centre d'Arts Visuels de l'Alberta

Marie-Hélène Comeau
Marie-Hélène Comeau est originaire du Québec et habite au Yukon depuis 1992. Elle possède une formation universitaire en anthropologie ainsi qu’en art. Sa pratique inclut la peinture, la photo, l’installation, l’art communautaire et l’enseignement des arts.
En 2019, elle a terminé une recherche doctorale en études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal. Cette démarche lui a permis d’unir l’art et l’anthropologie afin de faire émerger le récit identitaire en contexte migratoire de femmes francophones du Yukon. Elle a profité de cette recherche-intervention en art pour explorer l’utilisation de l’objet du quotidien dans l’œuvre afin de faire émerger le micro-récit intime du passé et du présent des gens.
Aujourd’hui, elle continue d’explorer, à travers ses photos, l’histoire personnelle des gens par l’entremise des objets de leur quotidien. Il s’agit d’objets qui font partie de l’existence des participants et de leur intimité, et qui s’usent avec le propriétaire auquel ils sont intimement associés.
Là où la carte découpe, le récit franco-yukonnais traverse
Ma participation à l’exposition Présence des femmes me donne l’occasion de mettre en vedette, par la photo et le dessin, des récits féminins identitaires franco-yukonnais. Il s’agit plus précisément d’histoires migratoires intimes qui tissent la trame de fond de cette francophonie nordique à laquelle j’appartiens.
L’aspect migratoire n’est pas étranger à cette Franco-Yukonnie qui ne cesse de grandir grâce à l’arrivée constante de francophones provenant du Canada ou d’ailleurs.
Ma démarche artistique pour ce projet vise à lever le voile sur les différentes histoires migratoires de Franco-Yukonnaises par l’intermédiaire de la photo et du dessin. Elle se veut une rencontre où l’art invite au partage, à l’écoute et à la réflexion, et où chacun peut se reconnaître dans l’histoire de l’autre.
Dans le but de stimuler l’émergence du récit migratoire de mes sujets, j’ai eu recours à l’objet du quotidien, c’est-à-dire l’objet qui possède une vie culturelle, une trajectoire, et qui colporte un savoir sur la manière de prendre sa place dans le monde. J’ai donc mis en scène un objet que ces femmes ont apporté de leur lieu d’origine lorsqu’elles se sont installées au Yukon. L’histoire associée à ces objets dévoile ainsi avec douceur et sensibilité la relation intime que ces Franco-Yukonnaises continuent d’entretenir avec leur lieu d’origine.
La démarche entourant la création de ces œuvres s’inspire grandement de celle entourant ma recherche doctorale en études et pratique des arts, qui portait sur la construction identitaire en contexte migratoire des femmes franco-yukonnaises à travers la création artistique et le récit.