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Fiche d’information pour les œuvres d’arts de Présence des femmes

Laura St. Pierre

 

Technique : photo sur papier autocollant et vidéo HD en boucle avec visionneuse binoculaire.

Taille : 60’"x136" 

Année : 2020

 

#1 Titre : Propagation (Tout ce que tu changes te change)

 

Over the past ten years, I have embodied a fictional character who plays many different roles. Sometimes she is the Scavenger, an allusion to Baudelaire’s rag-and-bone man, whose occupation is to find value in other people’s trash. Later, she became the Collector, who gathers and preserves flora from landscapes that are being transformed. In my new photographs, the character has a new role, that of the Sower, whose focus is neither on building nor preservation, but on gardening. This recent work depicts interventions in the urban landscape, where small ephemeral gardens grow in unlikely locations.

 

This research project is fed by my historical inquiry into gardens and the way we perceive our relationship to the natural world. My previous work was strongly influenced by the writing of Henry David Thoreau, who viewed nature and culture as distinct forces, with culture having a negative influence on nature. By contrast, Michael Pollen writes, “This old idea taught us how to worship nature, but it didn’t tell us how to live with her. It told us more than we needed to know about virginity and rape, and almost nothing about marriage.”

 

“In a series of new works by Laura St. Pierre, strange, improvised ecosystems emerge within abandoned urban spaces, where a lone figure seems to feed its plant life. This figure, the Sower, with her small pockets of greenery, attempts to reanimate this lifeless environment. As there is no sign of a shelter for the Sower, we might assume she could be some sort of guerrilla gardener. These small gardens are carefully tended and seem vulnerable to the elements and intruders, further emphasizing the sense of solitude and perseverance, perhaps even a form of resistance.

 

Positioned in front of the panoramic photograph in the gallery, the tourist binoculars play a short video. The viewing device creates a distance that suggests the public is not directly involved in what is happening, but gets a glimpse of what’s to come. As we face the precipice of environmental catastrophe, the gardening and urban garden movement could be a way of repositioning ourselves as collaborators with the natural world. Perhaps the Sower is not only cultivating food, but contributing to her psychological nourishment through this artificial link with nature, in search of a new path among the ruins of contemporary society.” Sandra Fraser, from the exhibition catalogue for BorderLINE, Biennial of Contemporary Art, 2020.

 

Virginie Hamel

 

Technique : collage sur panneau de bois

Taille : 24"x 12"

Année : 2020/21

 

#2 Titre : Fanny Britt (bleu)

 

Fanny Britt écrivaine, dramaturge, scénariste et traductrice, et l’artiste qui fût l’inspiration de départ pour le projet. Fanny Britt était jusqu’à tout récemment une chroniqueuse qui partageait avec un grand sens de l’humanité, avec les auditeurs et auditrices, ses réflexions sur la vie, le quotidien et la famille. Elle partage sans gêne ses faiblesses et ses erreurs d’une façon tendre et assumée. Elle a plus d’une quinzaine d’écrits à son actif. L’artiste combat la bien-pensance par son authenticité.

 

#3 Titre : Lhasa De Sela-La Llorona (rose-orange)

 

L’artiste nous a quitté à l’âge tendre de 37 ans, laissant derrière elle une vie de bohème, guidée par le vent. Elle a laissé une empreinte sur toute une génération de franco-canadien ainsi qu’une ribambelle de collaborateurs et d’amis marqués à jamais par son passage dans leur vie. Constamment à la recherche de la mélodie parfaite pour exprimer son sens de la liberté et ses amours déçues, l’artiste tourmentée, généreuse et parfois difficile pour son entourage n’a pas toujours fait les bons choix, mais elle est restée fidèle à elle-même. 

 

#4 Titre : Marjane Satrapi (noir et blanc)

 

Marjane Satrapi a grandi à Téhéran auprès de parents activistes, faisant partie de la résistance sous l’oppressant régime du Shah. Elle a choisi de quitter l’Iran pour aller étudier l’illustration à Vienne et à Paris. Elle a mis ses talents à profit pour partager l’histoire de sa famille et de son enfance sous un régime totalitaire dans son œuvre principale, Persépolis. Ce récit met en lumière une jeune iranienne qui questionne les dictats et se rebelle sans s’excuser. Elle y fait aussi témoignage des traumatismes subits par les immigrants venant des zones de guerre. Marjane Satrapi est aujourd’hui réalisatrice et illustratrice et vit à Paris.


 

#5 Titre : Nellie Bly (vert)

 

À la fin du 19e siècle, Nellie Bly est une jeune fille capable de se forger une identité propre et développer une pensée indépendante. Elle se refuse dès 16 ans à un destin de demoiselle de compagnie et elle prendra l’initiative de commencer à écrire et tenter de se faire publier. Elle est une pionnière du journalisme d’investigation et du reportage clandestin. Elle réalise seule, un tour du monde en 72 jours, en 1890.



 

#6 Titre :Kluane Adamek (violet)

 

Kluane est une femme du domaine des arts. Elle est originaire de la région de Kluane au Yukon et de descendance Tlingit et Tutchone du Sud.

Depuis toute jeune, elle est impliquée dans un grand nombre de comités de développement territorial et en 2018, elle devient Chef régionale de l’Assemblée des premières nations, une des plus jeunes femmes à prendre cette position. Adamek est une activiste pour l’environnement et elle prend toutes les initiatives nécessaires pour permettre la conscientisation de sa communauté et des plus jeunes générations aux questions de santé planétaire.

 

Anne Brochu Lambert

 

Technique : panneaux 1 et 2 (côté) Encaustique sur panneau de bois, 36"x 24"x1 ¾" chaque. Panneau 3 (centre)  techniques mixtes sur toile - équipements électroniques (hauts parleurs, joueur MP3, panneau de contrôle du son, 2 adaptateurs 12 volt joints, extension électrique.

Taille : 48"x96"

Année: 2021

 

#7 Titre : Voix et Passages 

 

Mes recherches et projets artistiques au fil des ans ont abordé la déconstruction du motif du paysage, la malléabilité de la mémoire et la vulnérabilité du corps humain. Plus récemment, les rituels de passage des savoirs entre générations se sont retrouvés au cœur d’une série encore en évolution. C’est dans ce cheminement que s’inscrit mon installation multimédia, « Voix et passages », dont la teneur biographique ainsi que l’envergure technique m’ont menée à un travail d’investigation, de réflexion et de création pendant plus de quinze mois. 

 

L’œuvre raconte de manière métaphorique le parcours entrelacé de quatre générations de femmes francophones issues de ma famille, toutes traçant leur voie, s’appuyant l’une sur l’autre, employant leur créativité pour transmettre l’essence de leurs aspirations ; un trajet qui explore les limites tout comme les possibilités offertes par la société qui nous a vu grandir.

 

De ma grand-mère paternelle qui m’a appris à tenir l’aiguille à ma mère qui m’a transmis le goût de l’écriture et du chant, de mon parcours en arts visuels jusqu’à ma fille, grande héritière de tous ces modes d’expression et qui aujourd’hui monte sur scène pour porter sa parole ou celle des autres, je conçois l’existence d’un fil d’Ariane très fort, un fil rouge, qui trace les liens du sang, qui court, danse et se métamorphose en poème sur la toile. 

 

La filiation féminine est transposée dans ce triptyque composé de deux panneaux latéraux qui encadrent un élément central plus grand, réinterprétant la structure classique d’un retable. L’approche abstraite permet d’évoquer paysages intérieurs et vaisseaux dématérialisés, symboles de passage et de voyage. La filiation se décline aussi au moyen de techniques mixtes inspirées tant des travaux domestiques que de la gamme du peintre. L’incorporation d’une variété de matériaux est aussi porteuse de sens, comme ce fragment de courtepointe, ce fil à broder ou ce papier tiré de patrons anciens. Trois photographies, emblématiques, trésors retrouvés des albums de famille patiemment rehaussés, évoquent des expériences fondatrices. Diaphanes, elles ont été transposées sur voile, évoquant nos vies en surimpression.

 

Enfin, l’installation s’enrichit d’une expérience auditive pour qui s’y investit de plus près; le mouvement déclenche la lecture de l’un des quatre fragments sonores, où s’entrelacent passé et présent, paroles et chants, sons et tranches de vie. Cette dimension, soudainement dévoilée, donne véritablement sa voix à l’ensemble.

 

Michèle Mackasey

 

#8 Titre : Jessica Paul et sa fille  M.J.

Technique : peinture à l’huile sur toile en lin      

      Taille : 70"x 44.5"

      Année : 2012

 

#9 Titre : Ginelle Herence et son fils Malik, 

Technique : peinture à l’huile sur toile en lin

Taille : 60"x 31.5"

Année : 2011

 

#10 Titre : Brittany Friesen et sa fille Jordyn.

Technique : peinture à l’huile sur toile en lin

Taille : 69"x 42.5"

Année : 2012

 

Face à nous 

 

La tradition d’une famille comprenant deux parents est une notion imposée par la société occidentale et c’est cette notion d’intégralité ou de totalité que je souhaite comprendre et remettre en question. Chez nous, dans la culture canadienne et nord-américaine, on constate une certaine stigmatisation de la maternité monoparentale. Mon travail vise à fournir une autre narration visuelle et de créer une œuvre pour les mères monoparentales et leurs enfants, leur donnant ainsi l’occasion de voir leur vie représentée.

 

Un portrait rend traditionnellement honneur à l’individu représenté. Historiquement, un grand nombre de portraits individuels et familiaux dépeignent des familles royales ou des familles riches et influentes, conférant une certaine immortalité visuelle aux individus représentés. Les portraits de grande taille donnent un sentiment de grandiloquence réservé à la royauté ou à l’élite. Mon œuvre juxtapose les aspects de privilège à la réalité difficile de l’opprimé moderne, proposant un dialogue entre attitudes et valeurs au sein de notre société.

 

Les mères monoparentales et leurs enfants font l’objet de discriminations, et notre société se montre peu compréhensive face aux complexités et à l’ingéniosité que de nombreuses mères doivent affronter pour sauvegarder l’unité de leur famille. Lors d’entrevues avec ces femmes, j’ai réalisé que d’immenses différences les séparent sur le plan économique, social et culturel, ainsi qu’au point de vue des classes et du niveau d’éducation. Elles ont cependant un point en commun : leur ténacité et leur vigueur.

 

Afin de pouvoir rendre justice à ce projet, j’ai voulu représenter tous les types de familles monoparentales dirigées par une mère, issues d’une diversité de milieux. Au cours de mes recherches auprès de ces familles, j’ai vu des enfants sains et équilibrés qui, contrairement aux dires de certains experts, ne sont pas dépourvus et s’accommodent de leur situation marginale. Beaucoup de ces femmes et de ces enfants ont des facultés d’adaptation très fortes, ils sont tenaces et possèdent souvent de grandes qualités de leadership. L’empathie, entre autres, est une habileté que les enfants acquièrent grâce aux liens d’interdépendance qui les unissent dans leur chemin vers la réussite. C’est à ces familles que je veux rendre hommage.

 

Marie-Hélène Comeau

 

Technique : photographie installation et média mixte.

Taille : 12"x18"

Année: 2021

 

#11 Title: Aura

#12 Title: Geraldine

#13 Title: Eliane

 

Là où la carte découpe, le récit franco-yukonnais traverse

 

Ma participation à l’exposition Présence des femmes me donne l’occasion de mettre en vedette, par la photo et le dessin, des récits féminins identitaires franco-yukonnais. Il s’agit plus précisément d’histoires migratoires intimes qui tissent la trame de fond de cette francophonie nordique à laquelle j’appartiens.

 

L’aspect migratoire n’est pas étranger à cette Franco-Yukonnie qui ne cesse de grandir grâce à l’arrivée constante de francophones provenant du Canada ou d’ailleurs. 

 

Ma démarche artistique pour ce projet vise à lever le voile sur les différentes histoires migratoires de Franco-Yukonnaises par l’intermédiaire de la photo et du dessin. Elle se veut une rencontre où l’art invite au partage, à l’écoute et à la réflexion, et où chacun peut se reconnaître dans l’histoire de l’autre. 

 

Dans le but de stimuler l’émergence du récit migratoire de mes sujets, j’ai eu recours à l’objet du quotidien, c’est-à-dire l’objet qui possède une vie culturelle, une trajectoire, et qui colporte un savoir sur la manière de prendre sa place dans le monde. J’ai donc mis en scène un objet que ces femmes ont apporté de leur lieu d’origine lorsqu’elles se sont installées au Yukon. L’histoire associée à ces objets dévoile ainsi avec douceur et sensibilité la relation intime que ces Franco-Yukonnaises continuent d’entretenir avec leur lieu d’origine.

 

La démarche entourant la création de ces œuvres s’inspire grandement de celle entourant ma recherche doctorale en études et pratique des arts, qui portait sur la construction identitaire en contexte migratoire des femmes franco-yukonnaises à travers la création artistique et le récit. 

 

Josée Thibeault

 

Technique : poésie

Année : 2021

 

#14 Titre : RÉPONDRE… « PRÉSENTE! »

 

Le projet Présence des femmes, imaginé par la commissaire Sabine Lecorre-Moore, interpelle profondément la source même de ma pulsion artistique. Depuis toujours, le fait d’être une femme artiste et francophone est au cœur de mes réflexions identitaires et créatives. Je crée pour prendre la parole, pour imposer mon corps dans la sphère publique, pour dire que j’existe, pour donner un sens à mon passage sur terre. Pulsion égocentrique, soit, mais pas uniquement. Grâce à l’art, je cherche à être vue et entendue, mais j’écris, je parle et je joue pour toutes les femmes qui n’en ont pas la chance. Si le métier d’artiste est une vocation, un appel, depuis toujours je réponds « présente ! » 

 

Inspirée du travail des six autres artistes de Présence des femmes, je compose une ode à cette réponse qu’elles ont eue elles aussi lorsqu’elles ont entendu l’appel. Présentes, nous le sommes et nous l’affirmons haut et fort, telles les bonnes élèves que nous avons probablement été. Telles les adolescentes que nous fûmes, curieuses et vives, rêveuses et affirmées, frondeuses et aventurières. Telles les femmes que nous sommes devenues, engagées, généreuses, fières et brillantes. Nous sommes présentes. Pour nous-mêmes, mais aussi pour la collectivité. Car nos gestes créateurs visent haut, portent large, s’épanouissent dans le partage et la transmission.

 

Ma démarche artistique est ancrée dans l’oralité, dans cette langue que nous faisons vivre sur l’immense territoire qui est le nôtre. L’écriture est pour moi une question de rythme, de souffle et de sonorité, teintée d’une bonne dose de ces références culturelles qui habitent les femmes de ma génération. Je cherche par la déclamation de ces phrases imagées à faire vibrer le public qui les entend, à engendrer l’émotion par la musicalité et la réflexion par le sens. Mon poème Répondre « présente ! », comme toutes les œuvres de l’exposition Présence des femmes, est un acte créateur féministe, car la femme qui s’affirme artiste et francophone pose un geste de courage et de détermination qui la place dans une posture marginale. Et c’est là que réside toute sa force. Toute son importance.

 

Patricia Lortie

Technique : sculptures en carton recyclé

Année : 2020/21

 

#15 Titre : Les gardiens / The Keepers

 

« Les gardiens » est une installation qui utilise la forêt comme métaphore visuelle afin d’explorer les concepts de soi et de communauté. Elle est constituée de sculptures en carton recyclé accompagnées d’une projection vidéo. Elle offre ainsi au visiteur un environnement tridimensionnel au cœur duquel il peut se promener, comme en forêt.

L’expérience du monde naturel est à la source de mes projets artistiques. Observer et ressentir le monde m’offrent des pistes me permettant de commencer à comprendre l’expérience humaine; la mienne, la nôtre. 

La forêt, qui apparaît composée d’entités autonomes (les arbres et le soi) est en fait une communauté interdépendante, qui partage de la nourriture et des informations telles que le dioxyde de carbone, l’eau, les signaux de défense et les hormones. Chaque membre contribue à sa communauté de façon essentielle et est dépendant des autres membres. Ce constat est le point d’appui de ma réflexion sur notre propre sentiment d’identité individuelle et collective. 

Les sculptures, par leur taille et leur verticalité courbée, évoquent les arbres. La projection vidéo, pour sa part, invite les humains dans cet environnement. Ils traversent la forêt sans laisser de traces, ce qui souligne la nature éphémère de notre existence. L’image projetée est en fait composée d’une multitude de corps humains qui se déplacent collectivement dans un mouvement souple rappelant les courbes des sculptures. Chacun des corps représente un individu, le soi, et la vague qu’ils forment représente une communauté. L’espace occupé par chaque corps est déterminé par celui de ses voisins, un concept qui illustre la place de l’individu dans une communauté, le rôle qu’il y joue et la limite de son autonomie réelle. 

Dans cette exposition, j’approfondis ma réflexion sur la relation entre les concepts de communauté et de soi. L’importance de se poser des questions sur la manière dont l’espèce humaine aborde l’identité individuelle et collective me semble essentielle à cette époque en proie à de grands défis, où un individualisme extrême engendre des coûts disproportionnés pour les communautés.

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